L'investissement matériel ou financier est avec le choix de l'organisation et des axes de R&D, un des leviers de la mise en œuvre de l'orientation stratégique* qui a été choisie. De nombreux ouvrages spécialisés existent pour guider leur choix et je n'émettrais que quelques remarques sur ce sujet.
Cet investissement vise un objectif d'amélioration de la productivité et/ou de la capacité de production. Il peut en outre correspondre à une croissance interne ou externe. Enfin il peut s'accompagner de la fermeture d'unité plus ou moins obsolètes pouvant correspondre à une délocalisation.
Les calculs économiques jouent un rôle primordial pour décider du lieu, de l'ampleur et du moment de sa réalisation.
Certes les conséquences financières d'une réduction de personnel (productivité améliorée ou délocalisation) font l'objet de calcul, mais il ne faut pas occulter les considérations humaines que ces choix peuvent avoir sur la motivation de l'ensemble des membres de l'entreprise … indépendamment des considérations éthiques dans le cas de la délocalisation, (même si le malheur des uns fait le bonheur des autres).
En cas de croissance externe, la compatibilité des cultures doit être étudiée … ce qui peut obliger à des dépenses supplémentaires et/ou des délais dans la mise en œuvre des mesures d'économie.
Une demande d'investissements est étudiée en fonction de critères multiples dont le premier est la conformité avec l'Orientation Stratégique qui a pris en compte des éléments comme l'évolution prévisible de la demande, les compétences distinctives (atouts) dont on dispose, son coût (mise en place et fonctionnement), les infrastructures de la région et l'environnement social, la dimension financière (rentabilité actualisée et GNL).
Des critères à finalités et horizons différentes doivent former un ensemble cohérent.
Lorsque l’on décide du lieu d’implantation d’une unité de production, elle engage pour une longue durée et ne peut, généralement, être modifiée facilement. La technologie choisie pour cet outil conditionne la gamme de produits qui pourra y être fabriqué.
Celle-ci n’est stable qu’à moyen terme, mais conditionne les types d’application qui pourront utiliser les produits et donc les clients techniquement accessibles.
La distance entre la localisation de ceux-ci et l’unité de production conditionne les frais de logistique à court terme (matières premières et produit fini) qui peuvent être un stade de coût majeur.
Il faut concilier toutes ces logiques.
Pour illustrer l'importance de la localisation, je prendrais l'exemple des grandes matières plastiques dont la capacité de production des unités se mesure en centaines de milliers de tonnes par an. La valeur ajoutée peut grossièrement être divisée en trois : un tiers pour les coûts de production usine, un autre tiers pour l'ensemble commercial — administration — marge et le solde pour les coûts de transport !