Les sciences dites exactes ont le gros avantage de donner l’impression (parfois l’illusion) de la sécurité. Elles sont déterministes, mais quelques remarques s’imposent pour en comprendre les limites :
- La hiérarchie s’attache à vérifier la rigueur du raisonnement qui conduit à la conclusion. Notre formation cartésienne conduit rarement les cadres de nos entreprises à des erreurs dans ce domaine. Par contre les réflexions sur la pertinence des bases sur lesquelles sont fondées ces déductions sont trop souvent fort réduites : celles qui sont identifiées (plus ou moins consciemment) sont généralement pertinentes, mais la recherche de celles que l’on a oublié de prendre en compte est fort ténu!
- L’avantage d’une solution tirée d’une science exacte est qu’elle est sure, mais son inconvénient est quelle ne laisse aucune place à la liberté, à la nouveauté, à la différentiation : les concurrents arriveront à la même conclusion … lorsqu’ils se poseront la question!
- Enfin les exemples qui suivent montreront que l’incertitude n’est pas toujours absente des sciences exactes …
La gestion peut viser à utiliser au maximum les possibilités des sciences exactes … au delà le management devra recourir à l’éclairage peu stable des sciences humaines … et parfois aux intuitions aléatoires de l’art.
Les chiffres peuvent induire des raisonnements faux : l’histoire de la tortue et d’Achille en est un exemple bien connu, mais on peut aussi citer le paradoxe de St Petersbourg. Il propose une partie de pile ou face un peu spéciale :
Un joueur met 1 euro sur la table et on tire à pile ou face, avec une autre pièce. Si c'est pile, la partie s'arrête et le joueur perd sa mise, et le banquier empoche l'euro qui est sur la table. Si c'est face, ce dernier rajoute le double de la mise initiale, soit 2 euros de plus placés sur la table. Il y a donc alors 3 euros sur la table.
On tire à nouveau à pile ou face. Si c'est pile, le joueur perd tout et le banquier encaisse les 3 euros, mais si c'est face, il double encore la mise et met 4 euros de plus sur la table, ce qui fait 7 euros en tout.
Le banquier continue de doubler la mise chaque fois que face sort et on continue donc jusqu’à ce que la partie s’arrête dès que pile sort.
Si l’on demande à un ordinateur de nous indiquer quel montant x il faut miser pour maximiser notre gain, il va se livrer à un calcul de probabilité pour déterminer à partir de quel moment la probabilité de perdre devient supérieure à la croissance du gain. La conclusion est qu’il faut parier sans jamais s’arrêter, car l'espérance de gain est infinie.
En effet, au premier tour, on a 1 chance sur 2 de gagner 2 soit 1*2/2 soit 1. Au deuxième tour, la probabilité de sortir de nouveau face n’est plus que de 1/2*2, mais l’espérance de gain est passée de 2 à 4 : l’espérance de gain est alors de 4/2*2 soit encore 1. Au suivant, on aura 4*2/2*2*2 : l’espérance se maintient à 1. Et ainsi de suite … L’espérance de gain est donc de 1+1+1+1+..., soit l'infini. Un ordinateur acceptera donc de miser toute somme qu’on lui proposera et continuera de parier … jusqu’à ce que le bon sens constate qu’il perdra sa mise initiale.
Et il aura eu tort, car le calcul ne se justifie que sur un nombre infini de parties. Ainsi, on n'a par exemple qu'une chance sur 1024 que face sorte 10 fois de suite, auquel cas, on gagnerait d'ailleurs 1024 euros. L’erreur de raisonnement n’était pas évidente et la démonstration quantitative imparable.
Cette affirmation paraît absurde, n'est-ce-pas ? Avant de la rejeter comme une ineptie, il faut se demander quel peut être son fondement.
Elle prend son sens si l'on ne compare pas des adultes entre eux comme votre première réaction le fait, mais un homme au long de sa croissance ... Méfions-nous de nos réactions premières …
Un événement est souvent conditionné par toute une série de paramètres dont certains sont déterminés et d'autres aléatoires. Cet entrelacs de causes peut n'être ni maîtrisable ni connu.
Lorsqu'une corrélation est constatée entre deux faits, il peut y avoir une relation de cause à effet entre eux, mais il peut aussi s'agir de deux évènements qui dérivent d'une même cause.
Une corrélation n'entraîne pas obligatoirement une certitude !