Un manager, pour dominer les situations complexes auxquelles il doit faire face, sera mieux armé s'il dispose d'une bonne batterie de concepts et de méthodes.
S'il n'a pas des idées relativement claires de sa place dans le monde, il lui sera plus difficile d'y situer son activité pour la faire fructifier.
Les caractéristiques originales de l'homme sont sa volonté face à sa liberté de choix et sa capacité à raisonner. Il peut ainsi procéder à des classifications.
Si l'on parle de la vie des entreprises, c'est non seulement parce qu'elles sont périssables et sujettes à des réactions imprévisibles, mais surtout parce qu'elles n'ont de sens que parce que des hommes les animent.
Un responsable se doit de comprendre profondément ses collaborateurs et donc se comprendre lui-même le mieux possible. Il ne peut éviter de se poser les grandes questions qui préoccupent beaucoup de philosophes :
- Qui suis-je ? … objet de l'anthropologie
- Que puis-je savoir ? … générant l'épistémologie
- Que dois-je faire ? … préoccupation de l'éthique
- Que puis-je espérer ? … débouchant sur la théologie
Il ne s'agit pas d'une hiérarchie de valeur, bien que les préoccupations de ces disciplines montrent une progression dans le degré d'abstraction et une intériorisation croissante vers le cœur des énigmes fondamentales de la vie humaine.
Chacun de ces champs de préoccupation a sa noblesse et tous sont indispensables à l'humanité, mais chacune à sa finalité et ils s'emboîtent un peu comme des poupées russes s'appelant dans une sorte de chaîne.
Dans le monde du travail, on évolue beaucoup dans le bas du tableau, mais pour donner du sens à l'action, il faut s'élever.
Les conceptions de Dieu :
L'homme ne peut accéder à la connaissance qu'au travers de ses sens. Dieu ne lui est donc pas "connaissable". Face au mystère de la mort, les hommes se sont fait des conceptions variées de cette "cause première" pouvant révéler ce que pourrait être notre "fin dernière".
ATHEISME
Aucune transcendance, l'homme est seul face à sa conscience.
PRIMITIVES
Des êtres pouvant être malfaisants dont il faut se concilier les bonnes grâces par des sacrifices souvent humains.
BOUDDHISME
La recherche du nirvana, proche du néant, avec ses voies du détachement et de la compassion : peu de spiritualité, mais une très forte dimension intellectuelle.
JUDAÏSME
Un allié qui peut punir terriblement aussi bien les infidèles de son peuple que ses ennemis.
ISLAM
Sa grandeur le rend lointain et l'homme est soumis à sa volonté qu'il faut accepter tout en se battant en son nom. Il n'y a pas de séparation entre la vie religieuse et la vie privée.
CHRISTIANISME
Jésus a introduit l'idée d'un Dieu qui n'est qu'amour, ce qui exige qu'il laisse libre celui qu'il aime en aspirant à l'adhésion de sa créature.
Dieu et l'économie :
- Athéisme : Exploitation de son environnement au mieux de chacun avec, pour seules limites à l'exploitation des autres, les impératifs de la conscience de chacun … ce qui laisse une large gamme d'interprétations et de mise en œuvre !
- Primitives : Importance du clergé qui capte les excédents de la production pour bâtir des monuments dédiés aux dieux afin de se concilier leurs faveurs.
- Bouddhisme : Un détachement certain de l'activité lucrative.
- Judaïsme : S'Il est avec moi, je peux légitimement écraser mes concurrents, voire procéder à des renversements d'alliances en abusant de mes partenaires.
- Islam : L'économie n'est pas un monde à part de la religion dont elle doit respecter les préceptes.
- Christianisme : La création de richesse est une valeur, mais obtenue dans une fraternelle coopération (le "juste prix" de St-Thomas) au service des personnes.