Avant de pouvoir coopérer au sein d'une équipe, sans avoir besoin de tirer la couverture à soi, il faut connaître suffisamment bien les ressorts qui nous animent.
Quelques réflexions sur la place de l'homme dans la nature et les caractéristiques de la vie ne sont pas inutiles pour commencer d'autant que l'entreprise étant considérée comme un être vivant, il y a des analogies à en tirer.
La maturité, que l'on atteint lorsque l'on devient capable d'une prise en charge consciente, passe souvent par toute une série d'étapes qui nous ouvrent de plus en plus aux autres. On ne progresse pas sans effort au long de cet itinéraire !
Pour s’humaniser, il faut réussir à équilibrer trois pôles :
- Sexuel : toutes nos relations sont sexuées ≠ sexuelles
- Politique : nous sommes dans un espace de pouvoir
- Spirituel : quel est le sens de la vie ?
L’amour est la clé d’une réponse équilibrée
Le processus vital partant de la matière inerte vers la vie humaine présente une étonnante faculté de redémarrer avec une vigueur renouvelée chaque fois qu'un cataclysme a fait disparaître une large proportion des espèces vivantes d'alors … ce qui suscite des questions sur ce qu'est la mort. Cette irrésistible pulsion de vie élabore au fil de milliards d'années des ensembles de plus-en-plus complexes qui s'accompagnent de propriétés de plus-en-plus sophistiquées et inattendues, je lui ai donné le nom de "vitaforce" (elle est assimilable à la "force vitale" de Bergson).
En fait, cette évolution de la vie permet de distinguer plusieurs facettes à cette vitaforce :
- La première est purement matérielle qui, par application des lois de la physico-chimie qui attirent les particules entre elles, conduit à élaborer des agglomérats de plus en plus importants. Cette aptitude à élaborer des structures autonomes dotées de métabolismes de plus-en-plus sophistiqués, étudiés par la biologie, traduit un élan fondamental que j'attribue à une force baptisée "vitabio" source de la biosphère.
C'est elle qui relance sans cesse le grouillement de la vie malgré tout ses aléas.
Lorsque l'on arrive au stade des molécules qui peuvent se refermer sur elles-mêmes en créant un espace clos par une membrane, couplées avec celles qui sont capables de se dédoubler en générant un clone, on constate l'apparition de la vie (insufflation de l'anima) qui se répand en formant la biosphère.
Elle se caractérise par sa capacité à maintenir son architecture en puisant matière et énergie dans son environnement pour renouveler ses composants et générer un semblable. Ces structures arrivent à perdurer individuellement un temps, mais finissent par s'effondrer : leur mort. Par contre, l'espèce continue de vivre.
- La deuxième force, qui se superpose à la précédente, est de nature difficile à définir, sauf à dire qu'elle est de plus en plus mentale. Il s'agit de l'apparition, essentiellement dans le monde animal, de propriétés pour lesquels la biologie, exploitant les lois de la physique, peut identifier des mécanismes conjoints (électriques dans les neurones ou physiologiques comme rougeur, voire accélération du rythme cardiaque), mais ne sait expliquer certains des phénomènes qui les accompagnent.
Il s'agit du surgissement, au fil de l'évolution, de phénomènes immatériels comme la sensibilité, puis des émotions suivies des sentiments, enfin d'une conscience qui permet d'analyser une situation et de s'y adapter au mieux volontairement. Cette gradation vers plus de personnification de l'individu relève d'une tendance que je dénomme "vitaperso" générant la noosphère : elle ne semble pas relever de la seule matière, mais il y a simultanéité … - La troisième est le fruit du surgissement de la conscience réflexive chez l'homme et de l'apparition du libre arbitre.
Elle lui permet son auto-analyse et des interrogations qui débordent de son environnement immédiat non seulement aux dimensions de l'univers dans le temps et l'espace, mais aussi dans un au-delà dont l'existence est aussi indémontrable qu'irréfutable.
Les animaux soumis à la vitaperso sont sujets à la peur, la vitaspir peut entrainer l'angoisse face à une pensée … Une vitaspir serait le moteur correspondant à cette évolution d'ordre spirituel.
Autrement dit, j'ai l'impression que les réactions réflexes (vitabio) doivent pouvoir s'expliquer par la mise en œuvre des règles du modèle standard et de la relativité (réarrangements moléculaires générant une architecture nouvelle de complexité ou de stabilité augmentée par apport d'énergie et/ou d'atomes puisés dans l'environnement).
Par contre, je ne perçois aucun lien explicatif entre ces théories fondamentales et les phénomènes vitaperso qui ne sont pas uniquement de nature matérielle. Il est vrai que l'énergie noire ou la matière noire ou l'antimatière ne sont pas moins mystérieux …
La vitaspir relève, elle, du domaine de la philosophie, voire de la théologie … donc des affirmations hypothétiques.
Le libre arbitre est une faculté qui permet à l'homme, – et à lui seul, semble-t-il – de forcer, sous l'effet de sa vitaspir, l'évolution du présent dans un sens, une orientation qui n'est pas celle qui résulterait de la seule tendance "naturelle" : cela correspond à une organisation moléculaire possible, mais n'est pas celle statistiquement la plus probable.
La vitaspir est alors capable d'orienter la transformation physique qui est simultanée au changement du présent : une sorte de petit miracle inexplicable par la science (les "grands" miracles pourraient-ils être le résultat d'une vitaspir particulièrement puissante ?).
L'évolution de l'univers a conduit du Big Bang à l'hominisation, la vitaspir conduira-t-elle à l'humanisation de l'humanité par l'amorisation sous l'effet d'une vitamour ?
La plus grande complexité fruit de l'intelligence collective, de la mondialisation ou d'une évolution du sapiens vers une nouvelle espèce sera-t-elle le déclencheur d'un nouveau changement majeur ?
Il y a plusieurs aspects dans la mort d'un homme que l'on peut relier aux différentes formes de la force vitale que je dénomme vitaforce.
L'incroyable échafaudage de milliards de cellules constituées de milliards de particules est un extraordinaire château de cartes dont il n'est pas étonnant physiquement qu'au fil du temps des pans s'effondrent, signant le vieillissement. A l'instant de la mort, cet assemblage n'est pas modifié instantanément et la vie continue un moment non plus au niveau global de l'individu qui a perdu son autonomie, mais à celui de ses organes et cellules avant qu'une autre forme de vie se nourrisse de ses restes : la vitabio poursuit son chemin sans souci de son support global. Le phénomène de la mort d'un homme ne semble donc pas être de nature physico-chimique : quelle différence physico-chimique y a-t-il entre un mourant et le même juste après sa mort puisque de ce point de vue rien n'a changé ? Seule la disparition de la vie animée les sépare.
La structure d'un organe se maintient, au moins un moment, parce qu'on peut en greffer un dans un autre corps où il perdurera. Il en est de même pour les cellules qui peuvent survivre in vitro dans une boite de Pétri (parce que structure plus simple qu'un organe, elle peut se contenter d'un environnement plus rudimentaire ?).
Il me semble que c'est la mystérieuse force vitale dans sa variante vitaperso qui s'arrête lors du décès d'un être vivant : pourquoi cesse-t-elle "d'animer" : c'est aussi peu évident que l'identification de sa source lorsqu'elle apparaît. Ce qui me parait clair est que la personne a cessé d'être.
On peut, évidemment, se demander ce que deviennent les autres formes de la vitaforce : vitaspir et vitamour … toutes affirmations à leur sujet sont indécidables : survivent-elles ? On entre alors dans le domaine des croyances qui varient selon les religions et les individus.
Le même genre d'énigme existe pour les végétaux : peut-on identifier l'instant de la mort d'un arbre ?
MATIERE INORGANIQUE
Structure stable
S’il réagit avec un autre être, donne naissance à un être nouveau
VEGETAL
Vivant, fixé au sol, mobilité et sensibilité réduite, alimentation minérale
Capable de générer un être de même nature que lui
ANIMAL
Vivant, mobile, sensible, alimentation par substrat organique
Capable de générer un être de même nature que lui
HOMME
Animal pouvant exprimer sa volonté d'une manière autonome, de ses désirs grâce à son pouvoir de réflexion sur lui-même et au degré de liberté dont il dispose
VIE
Se présente comme des phénomènes d’êtres organisés pour leur propre activité depuis la naissance jusqu'à la mort (nutrition, assimilation, croissance, reproduction, …)
C'est une structure individuellement, non durable, précédée de modifications permanentes (vieillissement), mais qui, en générant des êtres qui lui sont semblables, perdure collectivement tant que l'environnement ne lui devient pas trop hostile.
Un programme : description des ingrédients et de leurs interactions.
L'improvisation : adaptabilité du programme aux évolutions de l'environnement.
Le cloisonnement : enfermement du système dans une membrane non imperméable.
Un apport d'énergie : système ouvert convertisseur d'énergie.
La régénération : remplacement des éléments usés avec vieillissement de l'ensemble.
L'adaptabilité : rétroaction face à une agression.
L'isolement : spécificité des catalyseurs pour éviter les réactions chimiques parasites.
A la conception, la cellule humaine originelle se divise en cellules identiques à elle-mêmes : des totipotentes. Au bout d’une douzaine de jours, trois types apparaissent qui donneront ensuite divers organes du corps : des pluripotentes. Sheldon a identifié que la dominance d’un de ces types entraîne des silhouettes et des tempéraments différents chez les individus.
Une première série de cellules donneront naissance aux corps gras, aux entrailles et viscères. Les individus qui sont sous leur influence dominante ont une silhouette trapue, massive avec de fortes attaches (poignets), un teint mat. Leur sensualité est forte (bonne chère … et bonne chair) associé à un tempérament sanguin (assez facilement emporté). Ils sont caractérisés par le réalisme, le sens pratique. Ce sont les endomorphes.
Une autre série de cellules va générer le système nerveux. Leur apparence physique est longiligne, leur teint est diaphane, leurs attaches fragiles. Ils adorent discuter, remuer des idées pour décortiquer toutes les facettes d'une situation. Leur analyse est bonne, mais le passage à l'acte n'est pas leur qualité première. Ils apprécient les métiers limitant la prise de risque comme la comptabilité ou l'informatique. Ce sont les ectomorphes.
Entre les deux se situent les mésomorphes, ils sont identifiables par leur silhouette sportive, résultat de leurs cellules pluripotentes dominantes qui génèrent l'ossature et les muscles. Ils sont doués pour l'action, le défi, l'aventure.
Ces traits de caractère font évidemment partie de l'inné en influant sur le tempérament, mais l'individu évolue ensuite en fonction de son acquis qui estompe cette description un peu caricaturale : elle donne cependant quelques points de repère …
Dans une équipe dirigeante, on peut en déduire que compte tenu que leurs dons sont complémentaires, il est bon de mêler les divers types … mais il faudra qu'elle sache s'enrichir de leurs différences … ce qui suppose que chacun domine son tempérament par sa volonté entraînée par l'exercice des vertus et orientée par l'exercice de l'intelligence !
Pascal a identifié au sein de tout homme ce qu’il appelle des ordres :
- Dans un langage désuet aujourd’hui, il évoque d’abord la "chair" siège de toutes nos pulsions, entraînant, si nécessaire, le recours à la force pour les satisfaire. Certains peuvent y rester trop limités comme le sont, je crois, les animaux. Ce sont cependant des auxiliaires indispensables pour notre survie et des moteurs puissants de l’action, mais qui peuvent conduire au meilleur comme au pire s’ils ne sont pas canalisés par les ordres supérieurs.
De nos jours, on évoquerait plutôt la dimension animale de nous-mêmes
- Il y a ensuite l’ordre de "l’esprit" qui est celui de la raison. Sur terre, seul l’homme en semble doué par cette capacité à s’examiner lui-même dans une réflexion pour arriver à des conclusions par des déductions à partir d’hypothèses de départ. Le remarquable est d’être capable de savoir qu’au départ de tout le raisonnement il y a des suppositions - aux noms divers selon les disciplines (paradigmes, axiomes, postulat, prémisses, …) - dont nous sommes conscients qu’ils peuvent être erronés. A ce stade, il me semble que l’éthique n’a pas encore sa place.
Aujourd’hui, compte tenu de l’amalgame qui existe dans les dictionnaires entre âme et esprit, l’expression raison ou intelligence réflexive paraîtrait plus juste pour englober en particulier les mondes de la philosophie ou des sciences.
- Au-dessus, Pascal place l’ordre du “cœur” espace symbolique qui devient le siège de l’amour compris comme la volonté de contribuer au bien de l’autre. Interviennent alors les notions de valeur, des finalités et des moyens … même si parfois, l'homme évite de s'interroger à ce sujet.
C’est le lieu du plus intime de nous-mêmes, l’homme intérieur, siège de la vie spirituelle, domaine du difficilement (voire de l’impossible) communicable : l’univers des mystiques.
Bien évidemment, ces trois ordres cohabitent en nous : un réel souci de vouloir du bien à une personne peut s’accompagner d’une compréhension des raisons qui amènent à cette attitude et d’une attirance tout à fait incarnée. Aucun de ces ordres n'est négligeable, mais il faut qu'ils soient ordonnés les uns aux autres.
En fait, Pascal reprend là une idée déjà exprimée par exemple par Jean TAULER, dominicain qui a vécu au XIV siècle.
Dans l'entreprise, il est clair que l'ordre de la chair, tout spécialement par la dimension recherche du développement et lutte contre la concurrence (externe, mais aussi interne !), est omniprésent.
Celui de la raison est très valorisé, mais souvent avec une grande attention apportée à la rigueur des déductions et un survol beaucoup trop rapide des bases sur lesquelles ce raisonnement est bâti (Combien de fois ai-je vu des responsables se précipiter sur une solution avant d'avoir clairement posé le problème ! J'en ai même vu qui arrive à répondre à côté d'une question … avant que l'on ait eu le temps de la poser !).
L'ordre du cœur est apparemment le parent pauvre dans les affaires à la fois parce que certains trouvent "profitables" de ne pas faire entrer en ligne de compte les préoccupations de cet ordre, mais aussi parce qu'une pudeur mal placée nous retient de dire aux acteurs de son activité : "je t'aime" … même si, dans les faits, on le reconnaît avec d'autres mots (bonne ambiance, …) et si de plus en plus de sociétés édictent des règles d'éthiques.
Si notre esprit est capable de nous aider à comprendre une situation, la deuxième composante de notre âme qui peut aussi y contribuer est le "cœur" défini comme siège de la sensibilité, de l'affectif.
Il y a un processus qui conduit à adopter un sentiment plutôt qu'un autre.
Un évènement peut provoquer, sans que nous y puissions quoi que ce soit, une réaction physiologique automatique de notre corps : elle s'exprime sous forme d'une "émotion" visible ou non. Notre conscience réalise alors plus ou moins clairement ce qui arrive sous forme d'une "sensation" agréable ou non. La volonté de notre esprit peut alors intervenir pour évaluer cette sensation et la transformer en un "sentiment" variable selon les individus, car il dépend de notre liberté intérieure : un acte d'agression générant une sensation de vengeance peut déboucher sur un sentiment de pardon.
Un animal est soumis à ses sensations (douleur ou plaisir), la liberté de l'homme lui permet des multiples issues débouchant sur un choix. Nos émotions sont probablement le fruit de l'évolution et contribuaient à la survie, car constituant une base d'expérience. Certaines peuvent donc ne plus être adaptées au contexte actuel.
Chez l'homme, la prise de conscience d'une sensation se présentant comme un besoin, telle la soif, la faim, la curiosité, le sexe ou le jeu, la transformera en désir que sa volonté décidera de chercher à le satisfaire ou non.
Les études les plus récentes ont montré que l'émotion est partie prenante des mécanismes cognitifs tout spécialement lorsqu'une personne affronte une situation dans laquelle elle a connu antérieurement un échec.
Dans l'entreprise, on a tendance à refouler les informations émanant des émotions : c'est l'illusion que seul le rationnel a de la valeur, ce qui revient à négliger une potentialité de l'humanité. Il vaut mieux savoir transformer les émotions ressenties en sentiment … que l'on pourra exploiter lucidement.
Le psychiatre Bour dans "Les racines de l'homme" identifie dans l'homme des composantes physiques et psychiques.
Trois pulsions fondamentales qu'il lui faudra apprendre à dominer sont des énergies sans connotation morales qu'il faut aussi savoir utiliser.
• ATTRACTIO : Tendance à bâtir un lien harmonieux avec l’univers qui entraîne la réceptivité à l’émotion et la capacité à désirer.
• AGRESSIO : Aptitude à s’opposer, elle permet la défense ou la conquête non pas dans un a priori d'écrasement des autres, mais comme une aide pour creuser sa place dans la société.
• AMBITIO : Pulsion pour dominer, être reconnu, s’affirmer, se dépasser, elle donne beaucoup d'énergie pour atteindre ses objectifs.
Deux aptitudes, qu'il définit comme des fonctions, permettent au fil de l'histoire de chacun de bâtir sa personnalité. Pour cela, il faut être capable d'évoluer, de changer, ce qui suppose d'accueillir de nouvelles données ou matières pour s'en approprier celles qui nous conviennent, mais aussi de pouvoir rejeter les autres.
• ASSIMILATIO : Capacité à s’incorporer, rendre semblable à soi, conduisant à l'appropriation.
• ELIMINATIO : Possibilité d’évacuer l’encombrant ou le nuisible à l'issue d'un triage.
Au départ, les pulsions sont les forces d'une dynamique inconsciente qu'il va falloir, par l'entraînement de la volonté, transformer en une prise en charge consciente. Il faut arriver à mettre son agressio au service de son ambition puis aidé par les fonctions eliminatio et assimilatio développer au mieux ses facultés d'attractio.
C'est l'exercice de notre liberté qui va nous permettre de dominer les tendances purement animales de nos pulsions innées. Comme nous sommes aussi le fruit de notre acquis, ce qui nous a été inculqué dans la petite enfance, sans que nous y opposions de résistance, peut avoir besoin de passer par l'eliminatio pour que l'on devienne nous-mêmes.
Un constat : plus un système se complexifie, plus son degré de conscience s'élève.
De l’électron dont la seule préoccupation est de trouver son équilibre avec un positron à l’humanité dont l’intelligence collective est ce que nous connaissons de plus achevé en termes de conscience, il y a une gradation régulière en passant par les molécules, les macromolécules carbonées, les cellules, les végétaux, les animaux et l’homme. On peut voir dans cette évolution une loi de la nature : le constat expérimental d'une orientation vers la complexité depuis le big bang avec l'apparition de la vie puis des sensations avant d'arriver à la conscience et au pouvoir de réflexion … un sens de la vie au plan physique.
Dans cette optique, la mondialisation prend une coloration naturelle … La vie collective apparaît ainsi comme une sorte d’achèvement, sans occulter la possibilité de mieux utiliser les ressources de notre cerveau qui peut s’enrichir des découvertes faites par les autres.
La vie est ce qu’il y a de plus complexe sur terre ! Elle ne prospère que sur une mince pellicule à la surface de notre planète (quelques dizaines de mètres sous terre et quelques kilomètres dans les airs) : que Teilhard de Chardin appelle la noosphère.
Le principal défi des managers est de décrypter la complexité des situations et de savoir faire travailler des ensembles complexes : des équipes de collaborateurs.
Ame : c'est la différence qu'il y a entre un corps encore vivant et le même juste après sa mort. On parle d'âme végétale, animale et humaine … avec la grande discussion de savoir si l'âme humaine est une simple amélioration de l'âme animale ou quelque chose d'une nature différente (que l'on peut attribuer à l'esprit). L'âme est le principe qui "anime" la matière pour la rendre vivante, c'est-à-dire capable de renouveler les composants de sa matière sans perdre sa nature associée, le plus souvent, à la capacité de co-générer un semblable.
On admet alors le concept d'âme végétale et animale puisqu’il s’agit d’êtres vivants. On peut remarquer que l'animal est capable de ressentir des émotions et des sentiments pour les plus évolués, ce qui le différencie du végétal.
L'homme présente des capacités supplémentaires : d'une part celle de transformer ses émotions spontanées en sentiments voulus (j’y associe la notion de cœur … qui ne représente alors pas forcément le plus intime de lui-même) et d'autre part d'être capable de "ré-fléchir" grâce à son esprit qui lui permet de juger les situations (morale) ou d'atteindre à une certaine spiritualité.
A noter que beaucoup de dictionnaires ne distinguent pas l'âme de l'esprit … ce qui ne me convient guère, d'où la connotation que j'ai choisie de donner à chacun de ces mots.
Lorsque l'on a atteint la maturité, il faut encore progresser en devenant capable de s'adapter aux variations continues de l'environnement et, pour être capable d'enrichir une intelligence collective, de coopérer en équipe pluridisciplinaire.
L'attitude de chacun vis-à-vis du travail est variable :
- Pensum : simple manière de gagner de quoi vivre ailleurs : il faut se mettre en hibernation le temps de sa présence.
- Idole : est une fin en soi qui mérite que l'on y subordonne les autres facettes de sa vie : obtenir titre et pouvoir est enivrant.
- Icône : c'est d'abord un bienfait qui permet de se réaliser humainement sans négliger l'aspect relationnel ou financier : il ne s'agit pas qu'il dissimule la transcendance.