L'humanité semble depuis des millénaires a la recherche de son équilibre entre des préoccupations polaires multiples. L'entreprise se veut souvent très rationnelle et vit l'irrationnel comme un pis aller sans oser en utiliser explicitement les potentialités. Il lui faut valoriser toutes les facettes de ses collaborateurs.
Le menu des lieux où on ne fait que se nourrir est simplement descriptif, la carte des grands restaurants doit suggérer un goût en accord avec l’atmosphère de l’endroit … mais trop de fantaisie, en oubliant la finalité, entraîne souvent un texte incompréhensible.
Une publicité de parfum doit évoquer une odeur : les couleurs chaudes et fortes d’Opium montrant une femme lascive ne font pas appel à la même émotion que l’Air du Temps avec ses nuances pastel, sa jeune fille blonde évanescente et ses petites fleurs. La cible visée, aussi bien féminine que masculine, ne fait pas appel aux mêmes phantasmes.
Le langage, fréquemment difficile à saisir, des artistes peut provenir d’une pensée confuse et pauvre, mais aussi d’un esprit qui s’aventure dans des territoires inconnus de l’émotion pour lesquels il faut inventer une nouvelle manière de dire susceptible d’aider à faire jaillir la sensation en question.
Un patron charismatique sait jouer de ces ressorts : faire un peu rêver est un très fort levier de mobilisation générant la motivation.
En appliquant ce schéma à nos modes de penser, on peut aussi y lire une progression :
• La démonstration explique ses bases et le raisonnement qui conduit à la conclusion dans un discours.
• La réflexion ressemble à des séries de phrases tirées de l'expérience et formant en quelque sorte des lois expérimentales.
• La méditation recherche la cohérence des mots pertinents s'appliquant à la situation.
• Dans la contemplation, on est au-delà des mots, mais présent à la situation.
Face à un phénomène incompréhensible, le chercheur va avoir l'intuition d'une hypothèse explicative. C'est une phase très irrationnelle, mais créatrice.
Pour en vérifier la validité, le scientifique va imaginer une conséquence repérable de cette hypothèse et conduire l'expérience la mettant en évidence … par une démarche rationnelle.
L'étape suivante est de développer toutes les conséquences de cette hypothèse dans une théorie … qui sera remise en cause lorsqu'une nouvelle observation sera en contradiction avec elle … et le cycle recommencera en recherchant un paradigme supérieur qui expliquera la théorie précédente comme une approximation de la nouvelle.
L’homme n’accède à la connaissance qu’à partir de ses expériences sensorielles qui sont limitées : il ne faut pas confondre.
• L'inconnaissable parce qu’il n’est pas accessible à nos sens : par exemple la nature de Dieu
• L'indéterminable (théorème de Gödel) qui est une réalité prouvée, mais introuvable, ou une affirmation aussi indémontrable qu'irréfutable
• L'inconnu connaissable … qui attend d’être découvert !
Un problème simple à résoudre : comment joindre ces neuf croix par quatre traits de crayon … sans lever la pointe ?
Un petit casse-tête révélateur de notre mode de fonctionnement … comment faire rentrer dans le rang la dernière croix qui résiste ?
Si vous avez trouvé : passez à la page suivante … si vous n'avez pas trouvé … faites de même.
La solution ci-contre se passe de commentaire sur sa simplicité, mais il est intéressant de noter qu'il n'est pas évident de sortir d'un cadre implicite.
Un moyen de s'entraîner à cette ouverture d'esprit est de fréquenter des disciplines qui ne sont pas celles de son métier pour s'habituer à d'autres manières de regarder les problèmes : ce n'est pas dans le normal et l'habituel que se trouve l'innovation.