Avant de pouvoir coopérer au sein d'une équipe, sans avoir besoin de tirer la couverture à soi, il faut connaître suffisamment bien les ressorts qui nous animent.
Quelques réflexions sur la place de l'homme dans la nature et les caractéristiques de la vie ne sont pas inutiles pour commencer d'autant que l'entreprise étant considérée comme un être vivant, il y a des analogies à en tirer.
Un constat : plus un système se complexifie, plus son degré de conscience s'élève.
De l’électron dont la seule préoccupation est de trouver son équilibre avec un positron à l’humanité dont l’intelligence collective est ce que nous connaissons de plus achevé en termes de conscience, il y a une gradation régulière en passant par les molécules, les macromolécules carbonées, les cellules, les végétaux, les animaux et l’homme. On peut voir dans cette évolution une loi de la nature : le constat expérimental d'une orientation vers la complexité depuis le big bang avec l'apparition de la vie puis des sensations avant d'arriver à la conscience et au pouvoir de réflexion … un sens de la vie au plan physique.
Dans cette optique, la mondialisation prend une coloration naturelle … La vie collective apparaît ainsi comme une sorte d’achèvement, sans occulter la possibilité de mieux utiliser les ressources de notre cerveau qui peut s’enrichir des découvertes faites par les autres.
La vie est ce qu’il y a de plus complexe sur terre ! Elle ne prospère que sur une mince pellicule à la surface de notre planète (quelques dizaines de mètres sous terre et quelques kilomètres dans les airs) : que Teilhard de Chardin appelle la noosphère.
Le principal défi des managers est de décrypter la complexité des situations et de savoir faire travailler des ensembles complexes : des équipes de collaborateurs.
Ame : c'est la différence qu'il y a entre un corps encore vivant et le même juste après sa mort. On parle d'âme végétale, animale et humaine … avec la grande discussion de savoir si l'âme humaine est une simple amélioration de l'âme animale ou quelque chose d'une nature différente (que l'on peut attribuer à l'esprit). L'âme est le principe qui "anime" la matière pour la rendre vivante, c'est-à-dire capable de renouveler les composants de sa matière sans perdre sa nature associée, le plus souvent, à la capacité de co-générer un semblable.
On admet alors le concept d'âme végétale et animale puisqu’il s’agit d’êtres vivants. On peut remarquer que l'animal est capable de ressentir des émotions et des sentiments pour les plus évolués, ce qui le différencie du végétal.
L'homme présente des capacités supplémentaires : d'une part celle de transformer ses émotions spontanées en sentiments voulus (j’y associe la notion de cœur … qui ne représente alors pas forcément le plus intime de lui-même) et d'autre part d'être capable de "ré-fléchir" grâce à son esprit qui lui permet de juger les situations (morale) ou d'atteindre à une certaine spiritualité.
A noter que beaucoup de dictionnaires ne distinguent pas l'âme de l'esprit … ce qui ne me convient guère, d'où la connotation que j'ai choisie de donner à chacun de ces mots.
Lorsque l'on a atteint la maturité, il faut encore progresser en devenant capable de s'adapter aux variations continues de l'environnement et, pour être capable d'enrichir une intelligence collective, de coopérer en équipe pluridisciplinaire.
L'attitude de chacun vis-à-vis du travail est variable :
- Pensum : simple manière de gagner de quoi vivre ailleurs : il faut se mettre en hibernation le temps de sa présence.
- Idole : est une fin en soi qui mérite que l'on y subordonne les autres facettes de sa vie : obtenir titre et pouvoir est enivrant.
- Icône : c'est d'abord un bienfait qui permet de se réaliser humainement sans négliger l'aspect relationnel ou financier : il ne s'agit pas qu'il dissimule la transcendance.