Mark@gement

un management humaniste tendu vers les clients

Rostand

Opérations


On peut illustrer les différences entre les notions de stratégie, politique et tactique par l'exemple de la première guerre du Golfe.

  • L'Orientation Stratégique* qui a été fixée à l'état-major a été : faire évacuer le Koweït en détruisant suffisamment l'armée irakienne pour qu'elle ne puisse recommencer rapidement, mais sans l'affaiblir au point d'en faire une proie trop tentante pour ses voisins. Une contrainte a été imposée : minimiser les pertes humaines de "boys".
  • Il a alors fallu organiser les opérations, ce qui a demandé de définir une politique d'attaque, puis d'acheminer les moyens correspondant enfin de définir le détail des mouvements tactiques. C'est pourquoi, pendant six mois, il ne s'est apparemment rien passé : une opération ne s'improvise pas et demande beaucoup de travail préliminaire !


Pour respecter la contrainte concernant les pertes humaines, c'est le combat de l'épée contre le poignard qui a été choisie : utiliser une arme d'une portée supérieure à celle de l'adversaire pour le frapper en restant hors d'atteinte.

L'outil irakien à plus longue portée était ses radars : pendant plusieurs jours, ils ont été submergés par des leurres électroniques qui faisant croire à leurs servants qu'une horde d'avions leur arrivait dessus avant de s'évanouir lorsqu'ils arrivaient à distance de tir de la DCA. Au bout de nombreuses fausses alertes, l'attention et la rapidité de réaction étaient fortement émoussés. C'est alors, qu'au milieu de ces avions virtuel, c'est glisser un missile qui a atteint le radar … sans risque pour les attaquants.

Tout aussitôt les avions ont été cloués au sol en neutralisant les pistes par des obus perforants à explosion retardée et aléatoire pour perturber leur réparation. Mais curieusement, après plusieurs jours d'attaque, une centaine d'avions irakiens ont pu gagner l'Iran sans être inquiétés : ne pas détruire toute la force ennemie …

L'aviation neutralisée, l'arme à plus longue portée devient l'artillerie … qui a été soumise aux assauts des missiles et de l'aviation jusqu'à être réduite au silence.

Les tanks ont alors été soumis à l'aviation et à l'artillerie sans pouvoir réagir.

Il ne restait plus que l'infanterie qui a été écrasée par l'aviation, l'artillerie et les chars.

La tactique a aussi contribué à la contrainte de préserver une partie des forces irakienne. En occupant bruyamment un îlot au nord du golfe, le gros des forces irakiennes y a été attiré, mais lorsque l'attaque contre l'infanterie s'est déclenchée, on a surtout entendu parler de la division Daguet qui remontait dans un désert inoccupé à mi-chemin entre Bagdad et la mer pour éviter que des renforts y soient acheminés : ces renforts n'ont jamais été attaqués. De même, une division entière a pu franchir l'Euphrate sur un pont de fortune sans que celui-ci soit détruit.

Toutes choses égales par ailleurs, le plan marketing a pour objectif de préparer les opérations à mener non pas contre les clients, mais pour eux … c'est une fameuse différence avec la guerre.