Les coordonnées de chaque acteur vont donc déterminer sa place dans ce graphique que l'on peut alors diviser en quatre parties :
• Les acteurs qui sont fortement influencés et qui n'influencent pas grand monde se retrouvent dans la zone basse et à droite : baptisés les Girouettes pour expliquer que leur opinion variera au fur et à mesure que celle des autres évoluera. Beaucoup de collaborateurs se retrouvent dans cette typologie.
• Dans la zone haute et à gauche, se regroupent ceux qui sont très écoutés, mais qui ne sont guère influencés pas d'autres : leur surnom d'Intouchables se comprend alors sans peine. Les membres des organismes de certification ou d'homologation sont souvent dans cette position. Ils sont rarement très nombreux.
• Un nombre non négligeable, mais limité, se retrouvent dans la zone dénommée Actifs, car ils sont à l'écoute tout en étant écoutés. Beaucoup de managers sont dans cette attitude.
• Enfin, si l'on trouve un acteur qui n'est influencé par personne et qui n'influence personne, c'est qu'il n'a rien à faire dans ce groupe … d'où l'appellation de Hors Jeu.
Pour apporter de la souplesse opérationnelle, une équipe dirigeante ou pluridisciplinaire peut décider qu’entre eux les frontières sont bien définies, mais "élastiques".
Chacun peut, momentanément, décider de réduire l'étendue de son territoire en “tirant” sur sa frontière élastique au profit et avec l'accord de son voisin qui l’occupe alors, mais cette frontière ne peut être “poussée” par le voisin (d’où son caractère de “sens unique”) et reprend sa place originelle dès que le propriétaire relâche l'élastique.
Un tel mouvement, en cas de surcharge d’un responsable, permet l’entraide entre collègue sans crainte d’envahissement définitif.
Combien de fois dans l'entreprise, n'a-t-on assisté à des disputes fratricides lorsque deux responsables ont des intérêts antagonistes ! Chacun défend son activité avec l'énergie du désespoir, persuadé qu'il fait son devoir.
La théorie mathématique des ensembles démontre par le théorème de Bellman que l'optimum d'un ensemble ne correspond que rarement avec l'optimum de chacun de ses sous-ensembles. Il en résulte que si un responsable d'un sous-ensemble d'une entreprise arrive à maximiser son résultat … il n'a pu le faire qu'au détriment de l'optimum de l'entreprise.
Je sais bien que c'est une réaction humaine spontanée, mais j'ai constaté que lorsqu'un responsable, convaincu que la recherche de son optimum est bien ce que lui demande sa direction (les centres de profit !) est informé de son erreur mathématique, bien souvent, il rectifie son attitude … ou du moins ne continue pas sans avoir mauvaise conscience !
Dans l'exemple du dessin ci-dessus, on constate que chaque sous-ensemble est bien conforme à son cahier des charges (les roues sont bien rondes !), mais faute de la vision de l'intérêt supérieur, l'assemblage laisse à désirer !
Il faut aussi noter qu'un système complexe présente souvent des propriétés qui n'appartiennent pas à ses composantes : si cette propriété est bénéfique, ce sont tous les composants qui doivent contribuer à son émergence.
Pour en savoir plus : ICI.
Il est fréquent qu'une décision doive être prise à plusieurs (par exemple lors des points clés des processus). Tous les participants sont alors coresponsables de cette décision … ce qui ne veut pas dire qu'elle est la même pour tous.
On peut ainsi distinguer (dans mon langage) :
Orienter : fixer les axes prioritaires qui guideront le choix des décisions. Engage la hiérarchie émettrice à respecter les décisions qui y seront conformes.
Recommander : s'efforcer de trouver des idées pertinentes à présenter de soi-même à celui qui devra décider. Ce dernier se doit de les prendre en compte.
Conseiller : répondre à une demande d'un décideur qui ne pose la question que si bon lui semble. Le conseilleur doit chercher à élaborer une solution adéquate
Aviser : le décideur est tenu de consulter l'expert doté de ce pouvoir avant de se prononcer.
Décider : choisir parmi les solutions plausibles celle sur laquelle les efforts seront focalisés. Cette décision doit être conforme aux orientations … ce qui limite la liberté du décideur.
Exécuter : compte tenu des moyens alloués et de la décision, faire (ou faire faire) ce qu'il convient pour atteindre le résultat. Deux nuances :m
conduire : animer une tâche d'exécution en étant le supérieur hiérarchique de ceux qui font le travail,
piloter : animer une tâche d'exécution sans être le supérieur hiérarchique des membres de l'équipe.
Réguler : contrôler l'avancement du chantier avec deux types de pouvoir en cas de dérive par rapport au prévu : alerter qui de droit ou prendre les mesures correctrices puis alerter.
Chaque type de responsabilité et donc de pouvoir, exige que celui qui la reçoit dispose de la marge de liberté correspondante. Il n’y a aucune responsabilité à exécuter un ordre dont les modalités d'exécution sont connues … sauf à le refuser vis-à-vis de sa propre conscience.
Au lieu de concevoir une seule offre générique, on va en élaborer plusieurs afin de se rapprocher des attentes d'un plus grand nombre de clients.
Cette manière de faire relève de la théorie mathématique des nuées dynamiques.
Celle-ci consiste à déterminer où il faut positionner "n" pôles de convergence (les types dans notre cas) sur le plan x, x' pour que la distance cumulée (éventuellement pondérée) de chaque point (ici chaque client) au pôle le plus proche soit minimisée.
Il faut décider a priori du nombre de centres de convergence que l'on veut implanter. On les positionne comme l'on veut (au besoin au hasard, mais il n'est pas interdit, si l'on a une idée de la distribution des points dans le plan, de les prépositionner là où cela paraît plausible).
Chaque élément est alors regroupé avec le pôle qui en est le plus proche : on constitue ainsi "n" sous ensembles dont on détermine les "n" barycentres … qui deviennent les "n" nouveaux pôles de convergence.
L'opération est recommencée jusqu'à ce que les pôles se stabilisent : on a alors le positionnement des pôles, minimisant la distance moyenne de chaque élément de la population au pôle le plus proche.
Bien évidemment, la "distance" de chaque élément à son pôle le plus proche doit être mesurée selon une unité pertinente de l'homogénéité recherchée.